Mais pourquoi prend-il cet air grave ? Il m'inquiète.
J.F : Je ne te dirai jamais assez "merci", mais tu viens de redorer mon week-end. C'est une superbe nouvelle que tu m'annonces là. C'est cool. Whaou !
Tu m'excuseras de me montrer si excitée, euphorique, mais en fait ça me fait drôlement plaisir ........... pour toi bien sûr. C'est vrai, tu ne souhaitais pas vraiment rentrer au pays et là tu as une occasion formidable de prolonger ton séjour. Et tu restes combien de temps ? Whaou ! J'en reviens pas. C'est vraiment un nouvelle formidable. Ah franchement, félicitations ! Je crois bien que c'est de rigueur en cette occasion. Ben oui, puisqu'avec ton boss ça a été validé. TU RESTES !!! Whaou ! Il va falloir boire un coup pour fêter ça.
Et en fait cette réunion c'était juste au moment où l'on s'est croisé ? Je comprends mieux ton regard fermé et ton empressement. C'est vrai, j'ai eu le sentiment que tu me fuyais. Mais c'était ça, tu étais attendu.
Et tu dois règler quoi là bas ?
Il me regarde, l'air abassourdi.J.F : J'y crois pas ! Je monopolise la parole, te pose des questions sans te laisser la moindre chance d'y répondre et de surcroit je parle comme une dingue. Tu me laisses reprendre mon souffle ?!
Il me fait signe de la tête pour me signifier un "oui".
J.F : So, I apologize. Je reprends. Je te félicite ... Je suis très heureuse pour toi ... Et tu restes combien de temps ? C'est un CDD ou un CDI ? ... Et si ce n'est pas trop indiscret, que dois tu régler de si important là bas ?
C'est mieux comme ça, non ?
H.C : C'est parfait. Puis-je te faire une remarque avant de répondre à tes questions sans pour autant te froisser ?
J.F : Bien entendu. Je t'en prie.
H.C : Aurais-tu été diagnostiquée .... hum ... comment dit-on .... insane ? Je veux juste prendre mes précautions.
J.F : Oh ! Well, ... not for the moment. T'es bête. Je m'excuse une fois encore pour cette perte de contrôle.
H.C : Il ne faut pas. Moi, je pense que tu es folle ........ de moi.
Et là il me fait une clin d'oeil auquel je ne peux résister. Je baisse les yeux, la tête et rougit aussitôt. Ensuite, vient le fou rire. Fini la gêne et nous poursuivons notre soirée comme elle avait commencé, complètement détendu comme si nous étions de vieux potes.
H.C : Alors dans l'ordre. Oui. Quand je t'ai percutée devant les toilettes j'étais un zeste en retard pour mon meeting avec le boss. En fait, j'ai répondu à une offre il y a de cela quelques semaines sur un poste de titulaire, soit un CDI, qui est mon poste actuel.
En fait, il voulait me voir car ce poste m'avait été proposé avant d'être mis sur le marché, que je l'ai refusé pour motif de départ aux USA, et que là je me proposais de nouveau. Bref, il ne comprenait pas et voulait un peu plus d'explications.
Toujours est-il qu'aujourd'hui c'est okay et que le poste je l'ai.
Ensuite, j'ai promis à ma mère de rentrer au bercail pour les vacances. Je lui ai expliqué que ce ne serait que pour les vacances de cet été. Je l'ai vu sur Paris l'été dernier, mais pour des raisons un peu compliquées elle exige que je rentre ... bref peu importe.
Voilà tu sais tout.
Mais revenons à toi. Si je comprends bien, ça te fait extrêmement plaisir que je reste ? Puis-je alors espérer que nous fassions plus ample connaissance et, plus si affinité ? C'est comme ça qu'on dit ici, non ?
J.F : Oui, peut-être. Pourquoi pas ? On verra. Cela dépendra de tes facultés à être toujours aussi gentil.
H.C : Serais-tu décidée à me faire languir ?
J.F : Non ! Ce n'est pas ça. Mais au fond, je ne te connais pas réellement.
H.C : Si je te dis que ma décision de rester je l'ai prise pour toi, je marquerai des points ?
Et comment que tu marques des points. Mais dans quoi est-ce que je m'embarque ? C'est certain, j'ai eu un coup de foudre et ce n'est pas du tout déplaisant. Mais il est aussi certain que vrai que je ne le connais pas. Je ne connais de lui que cette infime partie qui se résume à Harry au boulot, ou lors de notre week-end à Jersey et puis maintenant. Certes un homme charmant, drôle à souhait, avenant et, ... et encore plein d'autres choses, mais c'est tout.
C'est tout et c'est pas tout. C'est déjà énorme tout ça. Janee tu n'en trouveras peut-être pas deux comme cela. Il est peut-être l'heure de foncer ? Et il dirait quoi le psy ? "Si vous n'essayez pas, comment saurez-vous si c'est une erreur ou pas ? ... Et dans le pire des cas, il ne s'agira pas d'un échec. C'est tout simplement la vie." Oui c'est ce qu'il dirait.
J.F : Alors, plus si affinité ?
H.C : Oui mais avant, il faut que je te dise quelque chose d'autre. Je ne savais pas trop comment te le dire et ne sais pas trop comment tu vas réagir. Mais voilà autant être direct, je suis fiancé.
Elle s'appelle Hannah, on s'est connu au lycée et avant mon départ pour la France nous avons décidé de nous fiancer. C'était un genre de promesse l'un envers l'autre. Au début on se téléphonait régulièrement et on faisait les déplacements pour les grandes occasions. Une année c'était moi, l'autre elle.
Mais, ... et oui il y a un "mais", ça remonte à longtemps. Pour être honnête ça fait un bail que nous ne nous sommes pas vus et ça a pour ainsi dire aucun intérêt mais je préfère que les choses soient clean et c'est pour cette raison que je dois partir là bas régler ce point.
Comment dire. Je suis sur le cul ! Il est fiancé. En quelques secondes la magie s'est affaissée et je me retrouve bête. Mieux, comme assommée par un grand coup de massue.
Il devient blême à son tour. "Janee, ça va ? Je n'aurais peut-être pas dû te dire ça."
Je bois mon verre de martini, le deuxième, cul sec. "Non, non ça va. Il faut juste que je m'en remette. Mais ça va aller. Tu en as d'autres des surprises de cette taille ? Parce qu'une deuxième comme celle-là, et je m'inscris aux alcooliques anonymes."
Est-ce l'effet de l'alcool ou pas, je ne sais pas. En tout cas je me dis "Janee s'il reste effectivement pour toi, tu te dois d'y aller et vivre ce que tu as à vivre".
J.F : Alors, plus si affinité ? J'attends toujours que tu répondes à ma question.
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